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 Confidences nocturnes | Adi'

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Ambre Dehaye
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MessageSujet: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeMer 20 Aoû - 18:16


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    Il était près de vingt-deux heures trente et Ambre et Adrien revenaient à l'appartement de la demoiselle à pieds, dans les rues désertées de Paris. Adrien l'avait emmenée dîner dans un restaurant romantique, plein de charme et de couples attablés. Cela ne lui ressemblait pas du tout mais il lui avait fait plaisir. C'est ce qui compte après tout. Je me trompe messieurs ? Quoi qu'il en soit, Ambre avait été heureuse de retrouver son Adi'. Leurs derniers rendez-vous avaient été un nombre inconsidérable de fois repoussés et elle sentait bien qu'ils s'éloignaient. Le début de soirée avait d'ailleurs été assez froid mais l'ambiance s'était améliorée et ils marchaient maintenant blottis l'un contre l'autre.

    Tout se passait pour le mieux. Ambre était aux anges dans les bras protecteurs de son petit-ami mais elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Car là est le problème. Adrien est bien son petit-ami et même s'il s'avère que mademoiselle s'était promise de ne jamais gouter de ce pain là, elle l'avait fait. Elle avait osé tromper son petit-ami qui avait toujours été là pour elle, particulière après le départ d'Aaron. Elle l'avait trompé, c'était un fait. Oui mais elle était complètement saoule, oui mais elle ne le connaissait pas, oui mais ils s'éloignaient. Tant d'excuses qui n'en sont pas. Elle ne pouvait pas lui dire. Oui mais la culpabilité la rongeait, oui mais Juliette Caudry savait. Elle savait tout. Même les détails puisqu'elle l'avait surprise en train de s'adonner à un bel homme qui n'était pas le sien. Juliette la faisait maintenant chanter et elle détestait ça. Il fallait qu'elle le lui dise. Elle préférait qu'il l'entende de sa bouche plutôt que d'une autre.

    Rien que le fait de repenser à cette soirée, qu'elle avait jusque là mise dans un coin de sa mémoire, crispa Ambre qui relâcha légèrement son étreinte. Adrien n'eut pas l'air de le remarquer car il ne bougea pas d'un poil. Il avait l'air perdu dans ses pensées avec son regard perdu dans le vide. Ambre sentait son bras entourer ses épaules mais elle voyait bien qu'il était ailleurs. La jeune femme ne releva pas pour autant et ils continuèrent à marcher de cette façon, enlacés sans être réellement présents, en silence, le calme de la ville les enveloppant et laissant entendre le bruit des talons de Ambre qui résonnaient sur les pavés.


    C'est très court je sais mais je me rattraperais, promis Kenziix =X


Dernière édition par Ambre Dehaye le Dim 8 Mar - 23:42, édité 2 fois
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Adrien Delacroix

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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeMar 26 Aoû - 12:30

    L’ambiance dans les rues était semblable à celle de chaque soir dans la capitale : indéfinissable. C’était juste unique, aucune ville dans aucun pays n’arrivait à vous offrir ce calme là propice à n’importe laquelle des occasions, des sorties. Une ballade en amoureux, une simple tournée des bars entre amis, une envie de prendre l’air seul, quelque soit le sujet de votre atterrissage dans les ruelles parisienne de nuit, vous vous sentiez tout simplement bien, en harmonie avec votre égo, votre âme mais aussi et surtout avec l’air et le silence apaisant vous submergeant. Se retrouver ainsi, marchant dans la nuit, seul ou accompagné, invitait à l’évasion, au rêve et à la remise en question de soi. Cette invitation, bien qu’il l’ait voulu, Adrien n’avait pas réussi à la décliner. L’air qui les entourait avait quelque chose mystique, le jeune homme n’avait pas eut le temps d’en saisir le sens que déjà, elle le transportait ailleurs. Ses actions, son subconscient en était maintenant responsable, lui s’affairait dans ses pensées. A tel point qu’il n’avait rien retenu du trajet, le silence d’Ambre y était pour quelque chose, aussi.

    Il se trouvait ainsi, marchant sous le ciel étoilé d’une capitale bien silencieuse, ses bras enlaçant les épaules de sa petite-amie, il avançait sans vraiment s’en rendre compte. Guidé par la jeune femme, ils se dirigeaient vers la demeure de celle-ci. Ils revenaient du restaurant où quelques heures plus tôt, il avait décidé d’emmener sa tendre moitié. Comment ça se fait ? Lui qui depuis plus d’une semaine, ne fait que repousser rendez-vous sur rendez-vous ? Lui qui se fait froid et distant à chaque fois qu’il la voit ? Et bien pour comprendre, voulez vous monter avec moi dans la machine à remonter le temps pour un petit flashback ? Oui bon, je suis sure que vous paierez pour ça !

    Il était environ dix heures du matin quand un certain Adrien Delacroix , émergea affolé de son sommeil. Nous étions Mercredi et le mercredi d’après les dernières nouvelles, n’est ni un jour férié, ni un jour de vacances, or monsieur avait complètement oublié de brancher l’auto-réveil et ayant passé la soirée à bosser, il n’avait pas eu le reflexe de se réveiller à une heure convenable. Seulement au lieu de se dépêcher à se préparer comme l’aurait fait tout sain d’esprit, le jeune homme lui, décida d’éteindre son téléphone dont l’écran affichait déjà un bon nombre d’appel en absence et passa sa journée dans le noir à écouter du Chopin, du Vivaldi, du Mozart puis à effleurer les touches de son piano sans oser y jouer quoique ce soit. Il se sentait d’une sérénité rare, il n’en avait pour une fois absolument rien à cirer de ce qui se passait à l’extérieur, il se contentait de regarder le plafond. Si ça n’avait pas été Adrien, on aurait pu croire que ce jeune homme était un genre de malade atteint d’un syndrome de folie africain ou alors tout simplement un profond crétin. Sauf qu’Adrien n’est pas un crétin, ni un débile, ni un malade d’ailleurs, c’est juste une âme blessé qui tente de chercher solution à son malaise. Plus tard dans l’après-midi, Monsieur-je-m’enferme-dans-le-noir-pour-soigner-mon-malaise descendit au piano-bar, puis tout en buvant un Whisky se mit à observer le pianiste, il avait toujours voulu être ainsi, juste insouciant et spontané, il aurait voulu être artiste, pouvoir trainer de bar en bar, jouer de grands chef d’œuvres, prendre du bon temps, tout simplement. Sauf qu’il était devenu tout le contraire de ce qu’il avait souhaité.Comment avait-il pu juste laisser tomber son plus cher rêve ? Il ne s’en souvenait même plus.

    C’est là qu’en se repassant les dix dernières années de sa courte vie, il arriva à Ambre. Voilà plus de 3 ans qu’ils étaient ensemble, il avait été là à une période où elle avait besoin de soutien, l’amour de sa vie s’en était allé… Et comme on peut s’y attendre, les simples amis étaient devenu amants, le jeune homme venait à l’époque de se faire diplômer, son père n’était pas mort depuis longtemps quand il prit les reines de tout un empire. Sans Ambre, il aurait sombré dans le boulot, n’aurait trouvé autre sens à la vie que celui du travail acharné, mais elle avait été ainsi là pour lui autant qu’il l’avait été, le soutenant par sa simple présence. En elle, il trouvait tout ce qu’il n’y avait pas en lui, cette énergie candide semblable à celle d’une enfant, cette légèreté, cette âme d’artiste qu’il avait tant souhaité posséder. Il l’aimait, il y a deux semaines à peine, il en était certain. Assis devant ce piano aujourd’hui, il en doutait fortement. Comment aurait-il pu embrasser une autre s’il l’avait vraiment aimé ? Ce qui était en tout cas sur c’est que la culpabilité le rongeait, incapable de regarder en face Ambre sans voir derrière elle le fantôme de Charly, il l’évitait pour ne pas s’infliger la torture. Pourtant tout avait toujours été si simple entre eux et c’est ce qui avait toujours plu à Adrien, la jeune femme n’était pas extrêmement exigeante et les quelques efforts qu’il fournissait, lui avaient toujours suffi. Jusqu’à dernièrement, avant ou après ce baiser volé ? Il ne s’en souvenait plus, mais leur relation avait eu quelque chose de changé, on ne savait quoi… Maintenant, il avait peur de ne plus rien avoir à lui dire, à ce blanc pesant et salop qui en s’installant fichait en l’air n’importe laquelle des relations. C’est ainsi que devant ce pianiste, sur des airs de Beethoven qu’il décida devoir tout avouer à la jeune femme. Cela la blesserait peut être, même sans doute mais la fidélité et la franchise avait toujours été ses principes, il ne pouvait se permettre de les bousculer tout les deux.

    Il avait donc envoyé un texto à Ambre, un simple « Tu fais quoi ce soir ? Je passe te chercher à 20h 30. ». Il était maintenant bien décidé à tout lui avouer, parce qu’il tenait à elle, parce qu’il devait savoir. A 20h 30, Adrien était avec son chauffeur en bas de chez la jeune femme, qui fidèle à la réputation que toute femme doit avoir, ne se dépêcha pas de descendre, les laissant poiroter, lui et Serge. Puis le diner aux chandelles s’était déroulé étrangement. Le début de soirée avait été gênant, presque embarrassant, rythmé par le bruit des couverts au lieu des habituels discussions et rires mélodieux. Jusqu’à l’arrivée du vin qui eut un grand rôle dans le déroulement du reste, détendus, les deux jeunes gens avaient fini par retrouver de cette complicité perdue… Tout le diner il avait attendu le moment propice, convenable, qui aurait pu été parfait à sa confession, mais il n’avait pas le cœur à gâcher ce qui avait été si difficile à retrouver.

    Sortant de ses pensées, Adrien jeta un rapide coup d’œil à la jeune femme, cette fragilité si insaisissable l’avait toujours fasciné, maintenant il en avait peur. Ils arrivaient presque en bas de chez elle, il devait absolument tout lui dire ce soir s’il ne voulait pas passer la nuit à se ronger de l’intérieur. De toute façon, il ne pouvait mentir plus longtemps, c’était ce soir ou jamais, même au risque de se prendre une gifle à la figure, même au risque de se faire claquer la porte au nez sans autre réponse, même au risque de briser des espoirs ou plutôt des illusions. Se mordant la lèvre inferieur, puis prenant sa respiration, il arrêta leur marche un instant, retirant son étreinte. Il vit Ambre lever les yeux vers lui, ces yeux qui avaient tout un pouvoir sur lui, depuis bien longtemps. N’attendant pas plus longtemps, regardant la jeune femme, il se jeta à l’eau d’un coup.

    « Il y a quelque chose que je dois te dire depuis un moment déjà…Je m’excuse sincèrement, sache que jamais, jamais je n’ai voulu te faire de mal…Je ne sais pas comment ni pourquoi ça s’est passé mais c’est arrivé…Ambre, j’ai embrassé une autre femme…Je suis désolé.»


    Voilà c’était fait, il l’avait dit, manquait plus qu’à attendre la réaction…Peut être que ça allait se terminer ainsi, la trahison n’a-t-elle pas toujours été ce qu’il y a de pire ?



Dernière édition par Adrien Delacroix le Lun 9 Mar - 1:28, édité 3 fois
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Ambre Dehaye
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeJeu 11 Sep - 20:27


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    Ambre avait passé une journée étrange. Oui, étrange était le mot. Elle s'était réveillée, pour la deuxième fois consécutive, en sueur après un cauchemar. Ce cauchemar était le même que celui de la veille, exactement le même. Ce tourbillon qui l'emportait loin d'Adrien, cette tornade qui lui faisait l'être le plus cher à son cœur, qui lui laissait ce vide immense au plus profond de son âme. Une simple raison à cette bourrasque si forte pour les séparer : l'erreur irréparable, la faute impardonnable qu'elle avait commise. Et ce vide mêlé à ce malaise incessant de l'avaient lâché de la journée où les évènements n'avaient fait qu'empirer les choses. Oh, bien sûr ce n'étaient que des futilités accentuées par la paranoïa et la culpabilité, qui semblaient donc immenses et insurmontables aux yeux de la jeune femme.

    La jeune demoiselle honteuse, rongée par les remords, croyait croiser cette chère Juliette partout où elle allait. Qu'il s'agisse de son école de Beaux Arts, du métro ou du restaurant où elle avait rejoint sa mère pour déjeuner ; Ambre sentait l'ombre malsaine de mademoiselle Caudry s'attacher à elle comme une sangsue sur une plaie béante. On aurait aussi pu croire que le sort s'acharnait contre elle, et qu'il avait décidé, en ce mercredi de début d'été, de se moquer délibérément d'elle. Sérieusement, croyez-vous, ne serait-ce qu'un peu, à des coïncidences comme celles-ci ? Ambre aurait-elle, par pur hasard, échoppé pour sujet d'examen l'adultère dans l'art doublé d'une rencontre, presque inattendue tant elle s'était faite attendre, avec Juliette en fin de journée, à peine cinq minutes après le message d'Adrien ? Le destin se moquerait-il d'elle ou mademoiselle Dehaye serait-elle enfin traitée comme il se doit ? On appelle ça le karma. Enfin, quelques soient vos convictions à ce propos, ce cruel sentiment qui la rongeait depuis le matin atteint son paroxysme lorsqu'elle descendit de chez elle et qu'elle s'installa dans les sièges confortables du véhicule de monsieur Delacroix.

    La soirée s'annonçait divertissante, pour nous évidemment, mais cela n'allait surement pas être le cas pour ces chers parisiens. Je sais que vous trouvez qu'ils forment le couple parfait. Jeunes, beaux, riches et ... amoureux. Du moins, vous le pensiez jusqu'à ce que vous appreniez leurs comportements récents. Maintenant, vous en êtes un peu moins surs et surtout beaucoup moins en admiration devant eux. Vous avez aussi certainement trouvé leur soirée trop exquise pour ce qu'ils ont fait ? Ne vous inquiétez pas, le meilleur est à venir.

    Les deux jeunes amants se promenaient donc, enlacés, comme un couple normal qui aurait respecté le pacte de la fidélité après décider de se mettre ensemble. Adrien avait, pour le moment, toujours son bras sur les épaules de la demoiselle. Quant à elle, la fraicheur naissante de la soirée lui avait remis les idées en place, l'avait ôtée de toute goute de vin qu'elle aurait pu boire et le vide qu'elle avait voulu combler pendant la soirée était plus grand que jamais. Elle se remémorait bien sur cette nuit passée dans les bras d'un autre mais elle ignorait encore qu'Adrien faisait de même. Elle n'allait d'ailleurs pas tarder à le savoir car celui-ci s'arrêta brusquement, posant sur sa petite-amie un regard étonnamment sérieux. Il fallait qu'il lui avoue quelque chose d'important. Il avait embrassé une autre femme. Ambra zappa toute la partie excuse et se concentra sur la nouvelle qu'il venait de lui annoncer, comme ça, de but en blanc. Elle n'en revenait tout simplement pas.

    « A ... Ad ... »

    Elle abandonna tout effort pour articuler quelque chose de cohérent. Le néant qui avait pris place en elle ce matin là laissa rapidement la place à un pincement au cœur, à une gorge nouée et des larmes qui se pressaient pour couler. Peut importait ce qu'elle avait fait, elle savait parfaitement que cela n'avait aucune importance à ses yeux. A ce moment, une seule question lui venait à l'esprit. Il fallait qu'elle sache, il fallait qu'elle comprenne. Et après plusieurs tentatives désastreuses, elle parvint à déglutir, des larmes des les yeux et dans la voix.

    « Est-ce que tu as des sentiments pour cette femme ? Adrien. J'ai besoin de savoir si tu es tombé amoureux de cette femme. »

    Ils n'étaient qu'à une cinquantaine de mètres de chez elle. Ses nombreuses refuges étaient la pièce qui composait son appartement, le bar d'en face ou le métro puis la Seine. Il ne pouvait pas avoir des sentiments pour quelqu'un d'autre. Cela ne pouvait pas leur arriver. Pas à eux. Pas après ce qu'ils avaient vécu.


Dernière édition par Ambre Dehaye le Dim 8 Mar - 23:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeSam 7 Mar - 23:19



    « Il y a quelque chose que je dois te dire depuis un moment déjà…Je m’excuse sincèrement, sache que jamais, jamais je n’ai voulu te faire de mal…Je ne sais pas comment ni pourquoi ça s’est passé mais c’est arrivé…Ambre, j’ai embrassé une autre femme…Je suis désolé. »


    Ses propres mots résonnaient avec écho dans sa tête. Désolé, il l’était, comme jamais auparavant il n’avait pu l’être. Toute son âme semblait s’être réduite à l’abominable trahison, à cette horrible infidélité qui semblait le pourchasser depuis quelques jours. Il y avait réfléchi, longtemps, bien trop longtemps et s’était décidé à tout lui avouer. Plutôt que d’attendre qu’elle le découvre ou que son comportement sème des doutes en elle, il jouait la carte de la franchise. Celle où il s’agenouillait à ses pieds et la priait de ne pas le quitter. D’essayer de lui pardonner. Car malgré toutes les questions qu’il pouvait se poser à propos de son couple, il ne souhaitait pas un seul instant que la jeune femme s’éloigne de lui. Il savait pertinemment qu’elle se sentirait trahie, qu’elle ne réussirait pas à le regarder en face pendant un moment, mais il espérait qu’elle arriverait à oublier son erreur. Parce que sa vie sans la douce présence d’Ambre, ne signifierait plus rien de vivant. La seule chose dont il était certain à ce moment là.

    Le soulagement qu’il s’était imaginé ressentir au moment où les mots franchiraient ses lèvres n’était pas apparu. A l’inverse de cela, le gouffre s’était agrandi. Jamais il ne s’était plus répugné qu’au moment où son regard se posa sur son visage abasourdi. Il aurait donné cher pour deviner ses pensées. Non pas pour savoir à quoi s’attendre mais plutôt afin de réparer les dégâts. Dire quelque chose qui ne serait pas maladroit, de rassurant. Il mentirait sans doute, mais ce serait pour la bonne cause. Il n’arrivait pas à supporter la vue de l’être qu’il aimait tant dans l’état où était la jeune femme. Il essayait de déchiffrer son expression, de trouver un sens à ses balbutiements mais il n’arrivait qu’à une chose, une seule image lui venait à l’esprit, un seul vieux tourment s’était ressaisi de son esprit : ce jour-là, où il avait appris que le meilleur ami de son père avait assassiné ce dernier. Les choses avaient été différentes, mais la situation la même. Une trahison. Adrien ne voulait pas ça. Il s’en voulait de lui avoir tout dit, se sentit étrangement égoïste. Des morceaux de verres lui tranchaient doucement l’estomac pendant que des épingles s’enfonçaient dans son cerveau. Il ne lui avait tout avoué que pour se sentir moins coupable, pourquoi n’avait-il pas pu tout garder pour lui et cacher ses doutes. Il avait pourtant toujours tout fait pour préserver la sensibilité de celle qu’il croyait aimer. Que lui arrivait-il ?

    « - Est-ce que tu as des sentiments pour cette femme ? Adrien. J'ai besoin de savoir si tu es tombé amoureux de cette femme. »


    Elle pleurait à présent. Il le sentait et il en était le seul coupable. Mais plus dure que ça, elle avait posé une question ou plutôt LA question. La même que celle qu’il n’avait cessé de se poser des jours durant. Aimait-il cette femme ? Pouvait-il avoir des sentiments pour cette délicieuse image qu’il avait captée d’une soirée trop arrosée ? Elle avait beau être délicieuse, elle n’en était pas plus réaliste. Ses yeux étaient à présent emplis de tristesse et de remords, il aurait voulu la prendre dans ses bras, effacer ce qui était arrivé. Tirer un trait sur tout ce qui avait pu ébranler la confiance qu’il avait en son couple. Il n’en fit rien, devinant aisément la réaction de la jeune femme s’il osait répondre à sa question par une étreinte. Il se mordit la lèvre inférieure, sa gorge se noua. Il aurait aimé savoir pleurer, au moins afin d’extraire un peu de cette tristesse qui pouvait se matérialiser en eau salée. Il n’y parvint pas. Reposa son regard sur celui d’Ambre et parvint à articuler avec mal :

    « - Je… ne sais pas et j’imagine que je ne saurai jamais. Je l’ai vu une fois. On a bu et c’est arrivé. »


    Affreusement honteux d’avoir été aussi faible, il approcha sa main de la joue de la jeune femme, en fit disparaitre une larme. Ses yeux baissèrent vers le sol, ils ne pouvaient plus subir le supplice que causait la vue des dégâts qu’avait occasionné Adrien en elle.


Dernière édition par Adrien Delacroix le Lun 9 Mar - 1:30, édité 6 fois
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Ambre Dehaye
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeDim 8 Mar - 0:10

    Il ne savait pas s’il l’aimait ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? L’amour qu’il lui avait toujours donné à elle, Ambre, il l’offrait maintenant à cette fille, ou plutôt cette trainée dans l’esprit de la jeune femme ? Non, il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait quand même pas échanger trois ans de relation si forte contre une simple nuit un peu trop arrosée. Peut-être avait-il eu le coup de foudre ? Peut-être qu’en emmenant Ambre dans ce restaurant, il n’avait pour but que de rompre avec elle ? Mille et une questions se bousculaient dans l’esprit de la parisienne. D’un coup, la douceur du début de l’été, le calme du Paris nocturne n’avaient plus du tout le même charme. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui avait ça, même si ces dernières semaines n’avaient pas été l’apogée de leur relation mais surtout, elle ne comprenait pas comment ses sentiments pouvaient-ils être bousculés d’un instant à l’autre. Elle sentait la main d’Adrien se poser sur sa joue. Il essuyait ses larmes alors que c’est lui qui les causait. D’un geste de la main, elle dégagea son visage de ces mains traitresses et se recula. Son visage exprimait toute la peine mais aussi la colère qu’elle ressentait.

    « Qu’est-ce que tu fais de moi ? Tu ne m’aimes plus ? Ces trois années passées ensemble partent en fumée en une soirée ? »

    Elle ne savait pas s’il se rendait compte à quel point il pouvait la blesser. Elle n’oubliait pas l’aventure qu’elle avait eue quelques jours auparavant mais, d’un coup, elle s’était sentie beaucoup moins coupable. Elle, elle n’aimait pas cet homme avec qui elle avait couché. Elle, elle n’avait pas trahit l’amour qui les unissait, Adrien et elle. Il s’offrait maintenant deux options à elle. S’enfuir ou le faire souffrir. Elle ne voyait pas d’autre solution. Elle n’était pas de nature rancunière, à vouloir toujours se venger mais c’était plus fort qu’elle. Cette fois, c’en était trop. Alors, à travers les larmes qui brouillaient ses yeux, Adrien pouvait voir un éclair les traverser et entendre ces mots froids sortir.

    « Après tout, je pourrais toujours aller me consoler dans les bras du mec avec qui Juliette m’a surprise. Nos chemins pourraient se séparer là, puisqu’une nuit compte plus que trois ans à tes yeux. »

    Les larmes s’étaient arrêtées de couler sur son visage. Elle fixait maintenant Adrien qui avait relevé la tête en l’écoutant. Elle ne lâchait pas son regard et pourtant, elle faisait non de la tête. Ca ne pouvait pas arriver, ça ne pouvait pas leur arriver. Pas à eux, eux qui étaient si proches, qui avaient finis par être indispensables l’un pour l’autre. Sans lui, Ambre aurait sombré dans on ne sait quoi, la drogue, l’alcool ou la dépression surement. Il y a cinq ans, s’il n’avait pas été là, on ne la remarquerait pas pour sa bonne humeur et son espièglerie. Quant à elle, elle l’avait sauvé de la mort de son père, du travail dans lequel il s’était plongé. Elle savait qu’il n’était pas qui il avait rêvé être. Elle savait aussi qu’il aurait voulu devenir un artiste, comme elle, et chaque fois qu’elle le voyait, elle ne pouvait s’empêcher de lui donner un peu de son âme artistique. Il en avait besoin, extrêmement besoin. Et ça, elle seule le savait. Alors pourquoi ? Pourquoi sacrifier toute cette connaissance de l’autre pour un simple baiser ? Il ne pouvait pas connaître autant cette inconnue qu’il la connaissait. Et cette femme n’avait absolument aucune idée de qui elle avait à faire. La relation qu’il avait avec Ambre valait mille fois plus l’horreur qu’il avait commise, elle le savait. Et c’était pour cela qu’elle était abasourdie. Elle sentait que son esprit ne pouvait fixer ses pensées autrement. Elle n’arrivait à voir la situation que de cet angle alors, tournant le dos, elle partit. Son appartement n’était plus très loin, et rapidement, ses talons claquèrent sur le sol vers la porte cochère de l’immeuble haussmannien.


Dernière édition par Ambre Dehaye le Dim 8 Mar - 23:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeDim 8 Mar - 1:27


    Le temps s’était arrêté dans Paris. La terre tournait autour de ces deux âmes déchirées. L’une par la culpabilité, l’autre par la colère et la tristesse que pouvait causer une trahison et des mots aussi crus que ceux d’Adrien. Le jeune homme n’avait jamais été confronté à pareil scène. Il n’avait connu que deux femmes dans sa vie, peut être trois avec Charlotte. Non, Charlotte n’était qu’un mirage, un baiser que des circonstances particulières avait permis, rien de plus. Mais quoique ce soit, le trouble que cette « chose » avait réussi à semer dans sa vie, l’irritait. Comment avait-il pu arriver là ? A se demander si les choses avec Ambre en valent vraiment la peine ? S’il l’aimait réellement, de cet amour qui vous fait rester aux côtés de l’être cher tout une vie. Il se dégoutait. Tel était le bon mot. Il ne la méritait pas, elle était bien au dessus de tout ce qu’il pouvait être. Il ne lui offrait sans doute pas assez. Certes, il l’avait peut être sauvé de ce qui aurait pu la détruire mais elle avait surmonté cette passe là, et maintenant qu’elle n’avait plus vraiment besoin de lui, voilà qu’il la ruine. C’est ainsi qu’il voyait les choses et pas autrement. Peut être ferait-il mieux de s’en aller. Elle commençait déjà à s’éloigner après avoir écarté sa main de son visage. Adrien laissa cette dernière en l’air quelques instant, se demandant quand elle effleurerait de nouveau la peau de la jeune femme.

    Il finit par relever le visage vers elle, son regard fixait les ailes brisées de l’ange qui se tenait devant lui. Son cœur se mit à battre à plein régime malgré son corps paralysé par l’abomination qu’il venait de commettre quand elle lui cria toute sa colère au visage.


    « -Non. Jamais »


    Son souffle se réduisait en murmure. Il n’avait pas la force de se crier. Il s’en voulait, ne pouvait s’infliger plus de maux en se battant avec elle. Il l’aimerait toujours. Garderait toujours en mémoire les trois plus paisibles années de sa vie. Mais cette nuit avait changé quelque chose en lui et à moins qu’il ne sache quoi, rien en lui ne serait plus jamais comme avant. Il aurait fini par la blesser, de toutes manières. Et pourtant, le jeune homme n’arrivait toujours pas à savoir s’il avait bien agi ou est-ce qu’il venait de gâcher tout ce qu’il avait eu tant de mal à mettre en place pendant trois longues années ?

    Mais soudain, ses réflexions furent interrompues par un déchirement dans tout son corps. La foudre venait de s’abattre sur lui. Non, pire que cela s’était produit : Il ressentait exactement ce que la jeune femme avait dû ressentir quelques minutes plus tôt. La peine que causait l’infidélité. Pire encore la colère qu’elle entrainait. Le vertige s’empara de lui et il lutta comme il pouvait pour ne pas vaciller. Son regard se posa sur elle et tout à coup, cette image d’ange qu’il avait en tête s’évapora. Il pressa son poing aussi fort qu’il le pouvait dans sa cuisse et son regard s’enflamma. Ambre avait couché avec un autre homme. Sans raison apparente. Pour une nuit. Qu’avait-il bien pu faire pour qu’elle aille se blottir dans les bras d’un autre ? Son sang battait à ses tempes de plus en plus fort, il ferma les yeux un instant. Un instant suffisant à installer l’image d’Ambre avec cet homme.

    Il rouvrit les yeux, elle avait disparu. Il vit sa silhouette noir s’enfoncer dans la ruelle, s’éloigner vers l’avant. Il pressa le pas, atteignit très vite le pied de la bâtisse, retint la porte qui menaçait de se fermer. Il connaissait le code qui lui aurait permit d’accéder l’immeuble. Mais il aurait eu l’impression de violer quelque chose, il préférait penser qu’elle l’avait laissé ouverte pour lui. Il monta trois marches, et arriva au niveau de la jeune femme. Il tendit le bras et se saisit violemment celui de la jeune femme pour la plaquer au mur. Tous ces gestes étaient emprunt de fureur, il ne calculait plus ses mouvements. L’affreuse image lui voilait toujours le regard. Rien n’avait plus de sens pour lui. Qu’arrivait-il à son monde ? Son regard méprisant se posa sur elle, il ne remarqua pas le rictus de douleur sur son visage, avait l’impression qu’en la lâchant, elle s’enfuirait de nouveau. Il voulait des explications.


    « - Pourquoi ? »


    Sa voix était froide, cassante, deux tons au dessus de la normal. Il se transformait en monstre, en avait peu conscience. Face à son silence, continua :


    «- Dis-moi, bon sang ! Parle ! Tu n’avais pas le droit ! Pourquoi ? »


    Si un regard capable de tuer existait, heureuse qu’il ne le possédait pas. Sauf que des éclairs émanaient déjà de ses yeux.


Dernière édition par Adrien Delacroix le Lun 9 Mar - 1:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeDim 8 Mar - 23:21

    « Non. Jamais »
    « Alors pourquoi est-ce que tu l’as fait ? Pourquoi ? »

    Il osait lui dire qu’elle valait plus qu’un baiser échangé à la volée. Mais pourquoi l’avait-il fait alors ? Pourquoi l’avait-il trahie ? Elle ne pouvait s’empêcher de se le demander même si elle avait fait exactement pareil. En fait non, ce n’était pas la même chose. Elle, elle n’en était pas au point de se demander si elle l’aimait toujours. Parce que c’était le cas. Il était tout pour elle, sans lui, le monde qu’elle avait mis tant de temps à reconstruire s’écroulait. Absolument tout son monde s’écroulait. Qu’il s’agisse des projets qu’elle avait en tête ou de ce qu’elle entreprenait ces dernières semaines, ne plus avoir Adrien près d’elle l’empêcherait de continuer. Elle le faisait bien sur pour elle, mais plus que tout elle le faisait pour lui, pour eux. C’était la seule chose qui comptait à ses yeux, qu’ils soient ensemble et heureux. Peut-être trois ans était-ce trop long, peut-être était-ce trop de pression ? On aurait pu croire qu’ils allaient finir leurs jours ensemble, qu’ils allaient se marier, avoir beaucoup d’enfant et vivre heureux pour toujours. Mais là, sous l’effet de ces révélations, tout était compromis. Tout se chamboulait. Que serait ce futur s’ils n’étaient pas fidèles, déjà au bout de trois ans ? A quoi ressembleraient les dizaines d’années qui suivraient ? Probablement à des disputes et à un malheur sans fin. Ambre ne voulait pas de ce futur là avec Adrien. Elle avait monté un tas de projets pour eux, elle se voyait déjà vieille et souriante, près de lui et de leurs petits-enfants. Une image du bonheur un peu banale ? Oui, c’est possible mais c’était comme ça qu’elle les voyait, après avoir vécu mille et une histoires. Il était maintenant le seul à avoir cette place dans son cœur, après qu’elle ait pu tirer un trait sur Aaron. L’amour que ce dernier portait pour elle ne devait pas être assez fort pour qu’il reste près d’elle alors il était partit. Mais Adrien était resté, il était resté et il était toujours là, à lui confier des choses qui remettaient tout en question. Mais il n’était pas le seul coupable de ce qu’ils traversaient. Elle le voyait se mettre en colère, le suivre et lui attraper le bras. La fureur qui le hantait se trahissait dans ses yeux, dans sa voix et aussi dans la violence de ses gestes. Il lui faisait mal. Il venait de lui faire mal, elle avait voulu se venger mais c’est lui qui lui faisait toujours plus mal. Même si ce n’était pas la même douleur, mêlée à l’autre, Ambre sentait qu’elle ne pourrait jamais s’en détacher.

    « Pourquoi ? »
    « Adrien arrête, tu me fais mal. »

    Dans un murmure, la jeune femme souffla ces mots. Il ne l’avait pas entendue et les larmes qui coulaient sur le visage angélique d’Ambre montraient qu’il serrait encore plus fort ses bras. Il voulait une réponse, tout de suite. Elle n’en avait pas.

    « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Ca … ça ne voulait rien dire. Je … Tu me manquais Adrien. Atrocement. Et … je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je m’en veux horriblement, je … je voudrais tellement revenir en arrière et tout effacer. Pardonne-moi s’il te plait … »

    Elle n’arrivait pas à expliquer son acte. Elle avait même oublié celui de son petit-ami. Elle voulait qu’il la pardonne, qu’il redevienne doux et protecteur. Elle voulait un tas de choses mais aucune ne semblait possible, ni même envisageable. Alors ses larmes redoublaient, et là, adossée contre la porte cochère, des sanglots de larmes la secouaient. Elle n’osait plus regarder Adrien. Elle avait peur qu’en le regardant, il devienne encore plus violent. Alors, elle murmurait, le plus fort possible, en boucle, comme pour donner à ses mots toutes les chances de se réaliser …

    « Je suis désolée. Tellement désolée. Pardonne-moi, je t’en prie. Je t’en prie, pardonne-moi. »

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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeLun 9 Mar - 1:52

    « Non. Jamais »
    « Alors pourquoi est-ce que tu l’as fait ? Pourquoi ? »

    Il avait eu le temps de se poser la question. Toute la journée, il avait tourné et retourné dans tous les sens ce qui s’était produit ce soir-là, en vain. Apparemment, l’effet de l’alcool s’était chargé de les rapprocher et l’horrible chose s’était produite. Il avait toujours été fidèle, méprisait les personnes capable du contraire, ne regardait aucune femme comme il regardait Ambre. N’en désirait aucune. Son monde tournait autour d’elle. Jamais il n’avait pensé à s’engager avant ces derniers mois. Ils avaient quelque chose de réel tous les deux. Il se sentait prêt à passer tout le restant de sa vie à ses côtés. Elle lui apportait l’équilibre qui lui avait toujours manqué. Tout devenait parfait en sa présence, son existence se concrétisait. Seulement, malgré tout ça, et avant même qu’il n’embrasse Charlotte, quelque chose avait changé. Peut être n’était il tout simplement pas capable d’être heureux. Peut être qu’il ne le méritait pas. Mais les faits étaient bien clairs, incontestables : leurs conversations s’étaient mises à changer. Ils s’efforçaient de trouver quoi dire. Avec Charlotte, c’était différent ou au moins ça l’avait été, l’espace de cette soirée. Les mots, et les rires qu’ils déclenchaient, venaient spontanément. Voilà ce qui l’avait séduit. Rien de plus. Son amour pour Ambre restait inchangé. Il avait juste découvert une autre forme d’alchimie. Il était convaincu que s’il avouait tout maintenant, ils avaient encore une chance de corriger ce qui s’était produit. De retrouver ce qui s’était perdu. Pourtant l’explication dont il voulait se persuader sonnait faux. Elle se transforma en lointain écho quand Ambre lui cracha à la figure ce qu’elle avait fait.

    A ce moment-là, tous ses repères avaient disparu. Certes il avançait mais complètement égaré, guidé par son instinct de survie. Avant d’accomplir un quelconque acte dangereux, capable de lui attirer des ennuis, de lui faire commettre quelque chose qu’il regretterait ensuite, Adrien avait le reflexe de penser à Ambre. A ce qui se passerait s’il n’était plus là pour elle, à la trahison qu’elle ressentirait, à tout le mal qu’il lui ferait. Cette fois-ci l’image de son ange avait été durement entachée, à tel point qu’il n’arrivait plus à la voir. Il n’avait désormais aucune raison de se contrôler puisqu’il perdait l’unique raison de son existence. L’unique personne qui pouvait faire la différence. Ses mains serraient le bras d’Ambre sans même qu’il ne s’en rende réellement compte. Pour lui, tout ce qu’il faisait se résumait à vouloir protéger son couple, il était à la quête de réponse, retenait la femme qui pouvait lui en fournir.

    « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Ca … ça ne voulait rien dire. Je … Tu me manquais Adrien. Atrocement. Et … je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je m’en veux horriblement, je …je voudrais tellement revenir en arrière et tout effacer. Pardonne-moi s’il te plait … »
    « NON ! Pourquoi ? POURQUOI ? »

    Elle s’en voulait également, demandait son pardon. Il lui avait manqué, elle aurait pu le lui dire. Sa réponse ne le satisfaisait pas. Parce que ce qu’il cherchait réellement n’avait rien avoir avec la raison qui avait poussé Ambre à agir de la sorte. Ce qu’il cherchait relevait de l’impossible. Il aurait voulu qu’elle lui sorte que ça n’était pas vrai. Qu’elle avait uniquement lâché ça afin de se venger, afin de lui faire ressentir la douleur de la trahison. Que ça n’était qu’un mensonge fabriqué de toutes pièces sous l’effet du choc. Mais comme pour tout ce que désirait à ce moment là Ambre, Adrien espérait l’inaccessible. Elle s’était mise à répéter sur la même note des excuses bercées par le son de ses larmes pendant que lui, la fixait sans réellement la voir. Il s’accrochait mentalement à ce qu’aurait pu être leurs vies sans cette nuit, aux chances encore présentes pour que la chose puisse se réaliser. Une goutte d’eau salée vint se déposer entre temps sur son pouce. Le pouce de cette main qui serrait toujours plus fort le bras fragile d’Ambre. Il ne s’en rendit qu’à ce moment là. Il retira sa main, comprit la violence de son geste aux marques rougeâtres sur la peau porcelaine de celle qu’il aimait toujours. Son regard alla de sa main aux marques, des marques à sa main. C’était la première fois depuis longtemps qu’une telle chose lui arrivait. Son self-control avait disparu, il était redevenu le monstre responsable de la mort de sa petite amie. Il n’osait plus porter ses yeux sur le visage de la jeune femme, devinant à quel point il l’avait blessé, à quel point elle pouvait le détester. Il recula brusquement de quelques pas. Ce qu’elle avait pu faire n’avait plus d’importance. Il ne sentait pas sa fierté d’homme blessé, n’étant pas du genre à s’abaisser à ce genre de calculs. Ce qui se passait était bien plus grave, le plus important dans sa vie lui avait été dérobé et le monstre en lui avait eu raison de la personne qu’il était devenu grâce à Ambre. Il Leva le visage, finit par murmurer sur un ton piteux, désolé, plus répugné que jamais par ce qu’il pouvait être, en parti parce qu’il avait oublié ce dont il était capable mais surtout ce dont il était capable contre quelqu’un qui lui était aussi chère qu’Ambre :

    « Je n’ai jamais voulu. C’est juste que… Je ne sais plus. Je suis désolé. Tout est de ma faute.»

    Il songeait à s’en aller mais ne pouvait s’y résoudre avant de la savoir en bonne état. Ou au moins en aussi bonne état que pouvait le permettre ce qu'il avait fait.
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeJeu 12 Mar - 21:17

    Les rôles qu’avaient pris Ambre et Adrien s’inversaient, se mélangeaient et formaient un chaos cruel qui ne pouvait les détacher de ce qui se passait. Tour à tour, trompeur et trompé, traitre et trahit, blessant et blessé, les âmes de nos jeunes gens n’avaient plus la légèreté qui les caractérisait quelques secondes plus tôt. Les larmes coulaient sur le visage angélique de la jeune femme alors que la violence s’était emprise des mouvements de son compagnon. Ils se posaient des questions, criaient, se confondaient en excuses, ne répondaient pas et reposaient les mêmes questions. Tout ça dans la peine, et seulement dans la peine. La fureur pouvait bien les animer un instant, l’envie de se venger aussi, ils revenaient toujours au même résultat : ils ressentaient toujours ce vide, ce vide atroce qu’ils auraient tant voulu combler. Refaire confiance à l’être aimé était tout ce qu’ils voulaient. Tous les deux. Mais ils avaient fait la même faute. Pas exactement la même, mais le résultat était là. Cruel et poignant.

    Ambre entendait Adrien lui crier dessus, elle l’entendait hurler son désespoir, là, juste au creux de son oreille. Elle sentait aussi la colère qui l’animait par la force dont il serrait ses bras frêles. Elle voyait dans ses yeux les éclairs qui la foudroyaient et la peine sans fin qu’elle avait causée. Tout se s’assemblait, s’opposait, se complétait. Les paroles qu’elle avait posées avaient détruit la personne qu’Adrien était devenu. Elle l’avait relevé pour mieux le tuer ensuite. Elle reconnaissait l’ancien Adrien, celui pour qui la violence était une des seules façons de communiquer. Elle retrouver cet être sombre et taciturne, comme si sa vraie nature pouvait enfin exploser, libérée. Ambre n’avait jamais voulu qu’il redevienne cet homme là. Ce côté sombre et passionné l’avait séduite, comme il avait eut raison d’elle par d’autres hommes mais il existait toujours à travers tout ce qu’Adrien avait de bien. En changeant, en plus de la faire rêver, il avait appris à la faire rire, à la faire réfléchir, à la faire aimer alors qu’elle avait perdu tout espoir. Elle aimait cet Adrien. Elle lui avait donné sa confiance et son cœur, son amour et son âme. Il avait tout pouvoir sur elle, à tel point que là, dans cette rue faiblement éclairée, tout ce qu’elle voulait c’était le retrouver. Le toucher, le sentir revenir à lui, pouvoir s’abandonner à lui et tout oublier était tout ce qui importait. Doucement, elle sentait les mains du jeune homme qui lâchaient ses bras. Elle avait encore mal mais ne ressentait plus la pression si forte qui broyait ses os. Lentement, elle les redescendit contre son corps, ne voulant pas le surprendre, attiser à nouveau sa fureur. Elle avait l’impression de le retrouver, de retrouver celui qu’elle aimait. Oui, elle l’aimait toujours. Malgré ce qu’il avait fait, malgré ce qu’elle avait fait. L’amour qu’elle lui portait était bien plus fort, plus beau. Elle sentait qu’il pouvait endurer toutes les épreuves. Mais maintenant elle avait peur. Elle avait peur qu’Adrien ne puisse plus se contrôler. Peur qu’il devienne encore plus violent. Là, il s’était rendu compte de ce qu’il faisait mais si ce n’était pas le cas une autre fois ? Si ça devenait beaucoup plus grave ? Que ferait-elle ? Réussirait-elle encore à penser à son amour ? Elle n’en avait aucune idée. Elle ne voulait pas avoir à faire à cet Adrien. Peut-être était-ce sa faute s’il était réapparu, surement même, mais la crainte qu’elle avait envers lui était trop forte pour le moment. Son amour ne pouvait attendre mais, elle, avait besoin de temps.

    « Je n’ai jamais voulu. C’est juste que… Je ne sais plus. Je suis désolé. Tout est de ma faute. »

    Non, tout n’était pas de sa faute, il pouvait en être certain. Leur couple n’était plus ce qu’il était et ce qu’ils avaient fait tous les deux l’avait sérieusement ébranlé. Ambre avait eu peur de ne pas en sortir indemne, de quelque manière qu’il soit. Elle n’était pas sûre d’être redevenue aussi forte qu’elle l’était plus jeune. On l’avait abandonnée, on l’avait maintenant trahie. Qui sait si elle pourrait encore passer une de ces épreuves ? Peut-être le fait d’avoir trahit, elle aussi, la ferait relativiser. Peut-être que le fait de savoir qu’Adrien pourrait encore être là, lui, pourrait la raisonner mais elle le voulait près d’elle complètement. A quoi cela rimait s’il lui disait qu’il serait toujours là pour elle alors que ce n’est pas le cas ? Alors qu’il pourrait tomber amoureux d’une fille dans un bar ? Il fallait qu’il le lui dise et qu’il le prouve. Qu’il le prouve vraiment.

    « Ad … Adrien. Je ne sais plus où j’en suis. Saches seulement que ce n’est pas que de ta faute. Nous sommes deux à avoir merdé. Oui, on a vraiment merdé. Et je ne sais plus où j’en suis. J’ai … j’ai besoin de temps. Je … je suis désolée. »

    En disant ces paroles, Ambre s’était rapprochée de lui, posant la main sur son torse. Les larmes brouillaient encore sa vue et cassaient sa voix. Elles coulaient même encore, comme si elles n’avaient pas pu s’arrêter. Elle lui avait chuchoté ces mots doucement, la voix hésitante. Puis, se retournant, sans un mot, elle ouvrit la porte de son immeuble et monta dans son appartement, laissant Adrien sur le trottoir, à contre cœur.
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeMar 24 Mar - 18:49

    Ainsi c’était fini. Trois années venaient de s’évaporer dans un mélange de sanglots et de cris, et d’incommensurables douleurs, le tout se mêlant. Se réduisant à un gouffre noir sans fond où chutaient les âmes, entrainées par des tourbillons de remords et d’incompréhension. Les questions sans réponses se multipliaient alors qu’Adrien se confondait en excuses. Il n’avait jamais voulu lui faire de mal et maintenant il s’en était pris à elle comme jamais il ne l’avait fait avec une femme. A l’époque où la violence régnait dans sa vie, aucune femme ne valait la peine d’une colère, aucune sauf deux. Une dont il avait causé la mort et Ambre qui l’en voudrait jusqu’à ce qu’il subisse le même sort. En un quart d’heure, tous les points de repères qu’il avait eu tant de mal à m’être en place avaient pris le large, ne laissant derrière eux que cette vaporeuse impression de mal-être qui ne le serait plus, une fois le choc passé. Il avait peur de rencontrer son regard, de sentir sa peur. Toutes ces années, il lui donnait l’assurance d’être en sécurité avec lui, de n’avoir rien à craindre. Il n’aurait pas pu faire pire.

    Au début de leur relation, Adrien s’était toujours imaginé qu’Ambre le quitterait. Mais pour d’autres motifs. Elle se rendait compte de ce qu’il était vraiment, et le quittait. Aaron revenait et elle le quittait. Quelqu’un d’autre la séduisait et elle le quittait. Il n’avait jamais été doué pour les relations à long terme, et pendant un an il avait compté les jours. Prenant chaque heure qu’on lui donnait avec elle comme la dernière. S’attendant à ce que tout vole en éclat d’une minute à l’autre. Puis au fil du temps, il avait compris que ce n’était pas aussi éphémère qu’il pouvait le penser, l’avait considéré comme acquis, avait commencé à négliger ce qu’il considérait pourtant comme la plus merveilleuse chose qu’il lui ait arrivé. Ce bout de femme aux allures enfantines. L’artiste qu’il aurait voulu être. A force d’inattention, il l’avait perdu. Petit à petit jusqu’à ce soir. Sauf que rien ne le lui ferait accepter. Les choses ne devant pas forcément être ce qu’elles sont.


    « Ad … Adrien. Je ne sais plus où j’en suis. Saches seulement que ce n’est pas que de ta faute. Nous sommes deux à avoir merdé. Oui, on a vraiment merdé. Et je ne sais plus où j’en suis. J’ai … j’ai besoin de temps. Je … je suis désolée. »
    « Mais… »

    Sauf qu’elle venait vraiment de prononcer cela. C’était bien ses talons claquant sur le bitume, refermant la porte, montant les marches et s’éloignant jusqu’à ne plus être qu’un faible écho dans la tête d’Adrien. Il resta là, sans voix, devant cette porte d’immeuble close. Mais que voulait-elle dire par du temps ? Pourquoi était-elle désolée ? Pourquoi n’avait-il même pas été fichu de la retenir ? De lui faire changer d’avis ? De la garder à ses côtés ? En proie à ses propres questions, il se laissa glisser contre le mur. S’asseyant sur les marches du perron. Attendant qu’elle revienne. Attendant de se réveiller pour se retrouver là-haut aux côtés d’Ambre. Son téléphone osa vibrer, il le balança aussitôt contre l’asphalte. Il resta ainsi assis, à vouloir trouver une solution qui rétablirait l’équilibre perdu.

    [C'est pas juste tout petit c'est vraiment minable. Je m'excuse Maudix. Je t'aime. J'essaierai de me rattraper la prochaine fois. Vraiment désolée. J'ai trop honte.
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeMer 8 Avr - 19:43

    Ambre venait de refermer la porte derrière elle, sans laisser à Adrien le temps de la rattraper. Si elle lui avait laissé une seconde pour dire quelque chose, elle aurait été certaine de céder, d’être prise au piège de ses sentiments. Mais elle ne voulait pas de cela. Elle avait besoin de réfléchir. Il le fallait. Alors, une fois les marches montées une à une, Ambre ouvrit la porte de son appartement et s’installa, sans forces, sur la première chaise qu’elle trouva. Elle ne savait plus ce que ça voulait dire. Leurs coucheries, la réaction d’Adrien. Leur relation tout court. Que s’était-il passé pour que les choses changent à ce point ? Ambre avait toujours été parfaitement heureuse avec lui. Dans les bras d’Adrien, elle oubliait le passé, ne se préoccupait plus du futur et à ce moment là, la seule chose qui comptait c’était eux. Mais elle avait perdu ce sentiment. Au fur et à mesure des mois, il avait été moins fort. Aaron était revenu hanter ses pensées, sans aucune raison. Il était juste là, jour et nuit, au coin d’une rue, à la porte de son appartement. Elle le voyait partout mais il n’était nulle part. Elle n’avait jamais eu de nouvelles et pourtant, elle recommençait à espérer de pouvoir entendre parler de lui à nouveau. Elle avait eu vent de la célébrité d’Irina, elle savait qu’ils étaient mariés. Mais elle ne savait plus rien de lui et le sombre angélique de son amour la tourmentait depuis plusieurs semaines. Dans ses rêves, elle revivait la passion qui leur était personnelle, le sentiment qui les déchirait pour mieux les rassembler. Et à côté de cela, la relation qu’Ambre entretenait avec Adrien devenait de plus en plus fade. Le fantasme d’Aaron lui faisait déprécier tous les attraits de sa vie, celui-ci plus qu’aucun autre. Et pourtant, elle était toujours attachée à Adrien. Elle l’aimait toujours. Alors, toute la nuit, elle essaya trouver par quel moyen elle pourrait le retrouver. Parce qu’elle sentait, dans cet excès de rage qu’il avait eu, qu’elle l’avait perdu. Comment pouvait-elle maintenant le récupérer avant qu’il ne tombe à jamais dans le gouffre sans fond dont elle l’avait sortit ? C’était une question sans réponse. Ambre n’avait pas toujours pas réussi à trouver le sommeil et elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait faire. Elle avait une seule certitude : elle ne voulait pas le perdre. Il était celui qui lui permettait de vivre, de réaliser ses rêves. Aaron était partit. Adrien était là, depuis trois ans il était là et elle savait qu’elle pouvait compter sur lui coute que coute.

    Assise dans son lit aux draps blancs soyeux, Ambre observait la ville parisienne sortir de son sommeil petit à petit. Il devait être presque quatre heures. Elle prit un de ses livres favoris, Orgueil et Préjugés. Elle se plongea dans son passage préféré, tournant délicatement les pages et savourant tant bien que mal le génie de Jane Austen. Ce monde où tout finissait toujours si bien la faisait rêver. Des vrais sentiments animant des personnages tous plus profonds et uniques les uns que les autres. Mais pour que Ambre puisse, elle aussi, avoir son Mr Darcy il fallait qu’elle agisse. L’auteur de sa vie n’allait pas s’en occuper pas à sa place tout simplement parce que c’était elle-même. Ambre avait décidé de rejoindre Adrien. Elle avait besoin de lui comme il avait besoin d’elle. Elle le savait. Maintenant, la seule question était, dans quel était allait-elle le retrouver ? Au fond d’un bar, saoul comme jamais ? Place Pigalle, raccompagnant de ces charmantes jeunes femmes ? Dans sa suite écoutant du Chopin avec un join ? Elle pensait avoir pensé à chacune des alternatives, prête à traverser la ville pour aller le retrouver et le ramener à elle mais Ambre n’eut pas à faire tant de pas. Il lui suffit de descendre les quatre étages de son immeuble puis d’ouvrir la porte, pour le trouver là, endormi dans le coin de la porte cochère. Si on n’en avait jugé que par son expression de douleur et par sa position en omettant son costume à neuf cents euros, on aurait pu le prendre pour un clochard adepte des beaux quartiers. Mais non, à cet instant, Adrien avait tout de ce jeune parisien détruit par la vie, à laquelle il aurait fini par renoncer. C’est en se rendant compte de ça, qu’Ambre s’assit en face de lui et l’observa avec regrets et remords, n’osant le réveiller.

    Deux semaines c'est affreusement long. Excuse moi ma Kenzix. Je t'aime
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MessageSujet: Re: Confidences nocturnes | Adi'   Confidences nocturnes | Adi' Icon_minitimeMar 14 Avr - 20:59

    Il devait forcément y avoir une solution, quelque chose à faire ou à dire. Un petit mot, une boite de chocolats ou un précieux bijou à offrir. Pris en pleine considération de telles médiocres options, il laissa échapper un rictus ironique. Sans essayer d’en comprendre les raisons, il laissa juste tomber. Il l’avait trompé, elle l’avait trompé en retour. C’était fini. Il fallait tourner la page. Donner du temps à la plaie. Point barre. A quoi bon se prendre la tête et essayer de ramener vers soi les claquements de ses talons ? Jusqu’ici la chose n’avait servi qu’à élargir le trou et à comprendre comment la vie pouvait devenir misérable en un éclair ou en un baiser. Mais que pouvait-il y faire ? Il avait surmonté bien pire, il vivrait avec comme toutes les autres horribles choses qu’il avait faites et essaierait de se convaincre que le destin avait agi, pas la bêtise. Adrien s’avouait vaincu, il baissait les bras, laissait tomber la lutte. Il l’aimait encore mais n’aurait pas la patience de continuer. Et s’il recommençait ? S’il tentait de lui faire mal à nouveau ? Le supporterait-il mieux que de la laisser aller en paix malgré le vide que cela engendrerait dans sa poitrine ? Sans doute.

    Ca pourrait paraître prompt comme apaisement pour un aussi gros brisement mais Adrien, fidèle à sa raison, n’aurait pas permit plus long apitoiement. Pourtant il ne bougeait pas. Il ne faisait rien afin de se secouer et de se lever de sa marche. Il restait là impassible à accommoder pour apercevoir quelques silhouettes à peine visible à la lumière des réverbères. Il aurait dû rentrer. Retrouver sa chambre vide. Encore plus vaste et sombre que d’habitude. Ainsi assis au pied de son appartement, il avait le sentiment réconfortant que ça venait tout juste d’arriver, qu’il pouvait toujours monter même s’il ne l’aurait jamais fait, mais qu’en tout cas ce n’était pas totalement perdu. Le jeune homme voulait absolument retarder ce moment où il se demanderait que faire sans elle. Ce moment où il réaliserait qu’il l’avait perdu.

    Pendant tout le temps que duraient ses inconstantes considérations, Adrien s’était acharné à garder les yeux ouverts, quand la fatigue de la journée, et les émotions de la soirée eurent raison de ses paupières. Et là-bas où votre inconscient arrivait à refléter tout ce que vous lui faisiez encaisser, il vit d’horribles choses. Dans la voiture, à côté de lui, ce n’était pas Lucy mais Ambre qui se faisait rentrer dedans par la brute qu’il avait tabassé. Ensuite, un petit garçon lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, à son âge, le visait avec un revolver, il cria à Adrien qu’il l’avait détruite avant qu’un son grave ne libère la cartouche de son barillet.

    Le jeune homme tressaillit et si son cœur battait à cent à l’heure, le pouls de ses tempes l’avait devancé depuis longtemps. Le regard hagard, il chercha sans vraiment voir quelque chose, une présence. Il sentit un deuxième souffle, il reconnut le regard inquiet d’Ambre dans la pénombre avant de s’éloigner instinctivement. Il avait déjà vécu ces deux cauchemars. On l’avertissait.

    « Qu’est ce que tu fais là ? »

    Quelque chose de désagréable dans son ton trahissait sa peur. Il n’avait pas l’habitude de faire un tel rêve. D’avoir une telle impression de déjà vu. Ses mains ne cessaient de légèrement trembler, les cacha tant bien que mal avant de reporter son attention vers Ambre. Qu’était-elle revenue faire ? Le soleil ne s’était pas assez levé pour que ce fût l’heure d’aller nulle part.

    « Va te recoucher. Je vais rentrer, aussi. »
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